lundi 6 juin 2011

Chroniques : Bellrays, Big Dez, Holy Curse, Thee Oops, Todd Rickson Club, Wigsville Spliffs

BELLRAYS
Black lightning
LP, ou CD, Fargo Records

Quand on s’appel les Bellrays et qu’on sort un album comme celui-ci on est sûr de se faire clouer sur une porte de grange par les auto proclamé défenseurs du bon goût.
Sur ce nouvel, et JUBILATOIRE album les Bellrays changent de file sur la route du gros Rock à l’américaine pour se coller aux early Black Crowes, ou aux Supersuckers quand ils sont en forme. Mettant presque entre parenthèse le Detroit Sound (au moment où on subit une nouvelle tournée des Stooges et de la 45ème formule du MC5, je ne m’en plaindrai pas).
Alors maintenant c’est à toi de choisir ton camp : ou tu reste avec les ayatollahs qui se sont fait une religion sur ce ‘Black lightning’ après une brève écoute (pourtant c’est un brillant nom pour un album des Bellrays, non ?) ; ou tu t’assume comme un vrai fan de Rock à la con, qui à juste envie de super chansons qui donnent la pèche, font secouer le sac à poussière devant la glace, en braillant les refrains comme un veau le pied sur le retour. Oui le Rock est une musique physique. Oui le Rock est une musique qui donne de la joie. Oui le nouvel album des Bellrays est un album de ROCK.
30 mn, 10 titres, comme une bonne baffe aux Indie grincheux qui n’ont jamais exultés sur AC/DC en se prenant pour Marc Bolan. Avec deux chansons Soul-full pour reposer un peu la machine et mieux la relancer.
Et sur scène… cette fois c’était encore meilleur que la fois précédente, qui était meilleure que la fois précédente, qui était…


BIG DEZ
Lazy star
CD, Soul Bag Records - Mosaic Music

Passez l’hideuse pochette je me suis dis : tiens ça se fait encore ce genre de Blues / R&B vraiment à l’ancienne ! Et heureusement dans ce genre qui ne support pas l’à peu près et la médiocrité les Big Dez le font super bien.
L’un des guitaristes à un jeu et un son qui rappellent BB King, ajoutez à ça l’orgue et l’harmonica judicieusement distillés. Et un chanteur qui a une bonne voix bluesy, et qui sait ne pas en faire trop, pour servir idéalement les onze compositions (hé oui pas de reprises, dans ce genre très balisé il faut le noter) de cet album, certes classique, mais bien juteux. On navigue en terrain connu, mais Big Dez y est comme un poisson dans l’eau ! Et entre une dose de Drone et une de Sludge, ça nettoye les oreilles avec style.


The HOLY CURSE
Take it as it comes
12’’ ou CD, Turborock Records
6 nouveaux titres pour finir l’histoire des Holy Curse débuté au milieu des années 90.
Et quel enterrement !
De première classe.
En attendant la tournée d’adieux.
6 chansons, surtout des mid-tempo mélancoliques, comme si ils sentaient déjà la fin en enregistrant… Toujours est-il qu’on se retrouve avec un ensemble posé, et presque calme (enfin la tempête est sous jacente, et parfois elle explose).
Les Holy Curse auront sortit peu de disques durant leur longue aventure, et jamais ils ne l’auront fait à mauvais escient. Une fois encore voici une grande œuvre. Qui fonctionne dès la première fois, et s’épanouie, car chaque passage permet d’y trouver des choses nouvelles.
La production signée Rob Younger fait sonner tout ça différemment des standards actuels, et putain ça fait du bien ! Et puis il trouve le juste équilibre entre la basse et la guitare. Pose la batterie idéalement. Le tout pour servir d’écrin à la voix merveilleusement unique d’Eric, qui là, s’est encore bonifié.
Pour ceux qui n’ont jamais écouté les Holy Curse, commencer par la fin n’est donc pas un mauvais choix et se ‘Take it as it comes’ est juste la merveille que j’espérai !
Avec se style qui n’appartient qu’à eux : du High Energy R’n’R avec un groove rampant et posé, croisement entre les Screaming Tribesmen, New Christs, Died Pretty, des trucs bruyants aussi, et avec cette touch of class que seuls quelques groupes français ont eux (Dogs, Batmen).
Bref une fin en beauté. Mais qui rend triste, même si certains ont déjà embrayés sur d’autres aventures musicales… On fera une dernière fois la fête avec eux :

Thee OOPS
Taste of Zimbabwe
LP ou CD, Slovenly Records

Dans les 90’s Thee Oops auraient été chez Crypt Rds tant ils réveillent les fantômes des Devil Dogs, Teengenerate, Lazy Cowgirls, et du premier New Bomb Turks, ou alors chez Rip Off Rds (enfin, avec une prod’ actuelle : rugueuse mais pas lo-fi). Et il semble bien qu’ils soient aussi fan des Dwarves. 18 titres ultra courts (de 41 secondes à 1mn29), percutants, rapides (forcément, mais c’est jamais la cavalcade), chanté, hurlé parfois, mais avec toujours un bout de mélodie (notamment vocale) auquel se raccrocher. Il y a même une chanson quasi Power Pop. Un ou deux moments moins intéressants mais qui donc, ne durent pas longtemps. La face B est un poil plus énervée, mais pas moins agréable, si on n’est pas réfractaire à une certaine tendance Hc. Normalement ça n’est pas mon kif mais Thee Oops savent régaler.


TODD RICKSON CLUB
Keep a knockin’
EP, Autoproduction

J’aime bien ce Ep mais je suis emmerdé pour vous en parler parce que je ne peux pas vous donner le nom d’autres groups qui vous permettraient de situer immédiatement la musique des Todd Rickson Club, ce qui est assez rare pour être signalé.
Imaginez les Boys ou les Undertones joués de façon sautillante avec une petite touche High Energy R’n’R, mais sans le côté heavy ; Plutôt avec un son de gratte assez ‘grumeleux’ (ce qui s’avère être un compliment) et direct. Le chanteur n’est pas le meilleur du monde, mais il est là parfaitement à son affaire. Et surtout il n’essaye pas d’imiter qui que se soit. Et leurs petites ritournelles se collent aux neurones.
Les Todd Rickson Club ne se rangent pas dans une seule case, ce qui pour moi est un avantage, pas sûr que dans cette période se soit réellement un plus pour leur devenir. Mais qu’importe ce qui compte c’est ce que font vos genoux sur leurs musique. Les miens ils gigotent ! En plus il y a 7 titres sur ce Ep, pour comprendre de quoi il retourne !


WIGSVILLE SPLIFFS
Fat 41
CD, Drunkabilly Records

En écoutant la première chanson de l’album je me suis dis : classique mais bon début. Puis les deux suivantes : ouai trop classique, quel intérêt ? Puis il y a l’excellent enchaînement des titres 4, 5 et 6 et là c’est clairement : bon, bon oui très bon ! Avec les Wigsville Spliffs on revient au temps béni (pour certains) où les britons dominaient le Néo Rockabilly, la première moitié des années 80, quoi, quand le groupe était un des habitués du Foot Klub.
La production est un rien clean comme ça se fait maintenant. L’album qui ne contient qu’une reprise, de Lieber & Stroller (des gens de goûts ces Wigsville Spliffs) propose surtout une bonne moitié de super moments et le trio sait y faire, aussi bien en matière de composition que d’interprétation. Bref même pour moi qui ne suis pas un puriste, ni un gros accros du genre, mais j’avoue que je succombe bien agréablement au charme suranné, mais pas trop, de cet album.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire